Irak : un nom de domaine très convoité

Parmi les multiples étapes de la reconstruction de l'Irak, la réactivation du nom de domaine du pays, « .iq », est un enjeu bien réel.

Le « .iq » a été affecté par l'Iana (Internet Assigned Numbers Authority), en 1997. Dans les registres officiels, le responsable du domaine est la société InfoCom, représentée par Saud Alani pour l'aspect administratif, et par Bayan Alashi pour l'aspect technique.



Or il se trouve qu'InfoCom, une SSII basée au Texas, est depuis plusieurs années sous l'étroite surveillance de la justice américaine. En septembre 2001, les comptes bancaires de l'entreprise, soupçonnée de servir de trésorier au Hamas (Mouvement de la résistance islamique), sont bloqués sur décision de justice.



Plus tard, en décembre 2002, les responsables de l'entreprise sont arrêtés et placés en détention au Texas . Il s'agit notamment des quatre frères Alashi, dont Bayan Alashi, responsable technique du « .iq » et PDG d'InfoCom. Parmi les charges retenues, figurent le financement de groupes terroristes, l'export illégal vers la Lybie et la Syrie, et le blanchiment d'argent. Le procès devrait avoir lieu en octobre prochain.



Inutile de dire que le nom de domaine se ressent de ces démêlées juridiques et financières. Comme le mentionne Eric Brunner-Williams, qui tient à jour une page regroupant toutes les données techniques relatives au « .iq », le domaine est aujourd'hui une « voie sans issue » . Et, même si certaines sources difficiles à vérifier font état de plusieurs centaines de sites web comportant l'extension « .iq », l'état pitoyable des infrastructures de télécommunications dans le pays laisse à penser que le nom de domaine n'existe pas « réellement » à ce jour.



Reste à savoir ce qu'il va advenir, dans le cadre de la reconstruction et de la réorganisation de l'Irak. La presse anglo-saxonne souligne le caractère stratégique d'un nom de domaine, a fortiori pour un pays appelé à se relever de ses cendres.



En outre, le « .iq », abréviation de quotient intellectuel en anglais, pourrait faire des envieux. Selon The Register, une entreprise anglaise aurait déjà soumis une enchère pour acquérir l'extension. Et Wired expliquait, la semaine dernière, qu'une véritable bataille politique et technique était engagée sur ce terrain. Certains des spécialistes cités estiment que la mise en vente du « .iq » pourrait générer jusqu'à 10 millions de dollars, utilisables pour la remise en état des infrastructures.



En tout état de cause, les observateurs en appellent à la clairvoyance des institutions officielles d'Internet, pour réattribuer le nom de domaine dans des conditions transparentes, d'un point de vue moral et financier. Le cas s'est d'ailleurs déjà produit en janvier, avec la redélégation du « .af » de l'Afghanistan par l'Iana, avec le concours de l'Onu.



Source : ce texte provient dans son intégralité de 01net.com.

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